Oh, l’amour, tu sais⁠—Le corps, l’amour, la mort, ces trois ne font qu’un. Car le corps, c’est la maladie et la volupté, et c’est lui qui fait la mort, oui, ils sont charnels tous deux, l’amour et la mort, et voilà leur terreur et leur grande magie! Mais la mort, tu comprends, c’est d’une part une chose mal famée, impudente, qui fait rougir de honte; et d’autre part c’est une puissance très solennelle et très majestueuse⁠—beaucoup plus haute que la vie riante gagnant de la monnaie et farcissant sa panse⁠—beaucoup plus vénérable que le progrès qui bavarde par les temps⁠—parcequ’elle est l’histoire et la noblesse et la piété et l’éternel et le sacré qui nous fait tirer le chapeau et marcher sur la pointe des pieds.⁠—Or, de même, le corps, lui aussi, et l’amour du corps, sont une affaire indécente et fâcheuse, et le corps rougit et pâlit à sa surface par frayeur et honte de lui-même. Mais aussi il est une grande gloire adorable, image miraculeuse de la vie organique, sainte merveille de la forme et de la beauté, et l’amour pour lui, pour le corps humain, c’est de même un intérêt extrêmement humanitaire et une puissance plus éducative que toute la pédagogie du monde!

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